POURQUOI EST-IL URGENT QUE LES FILLES INVESTISSENT LES FORMATIONS ET LES MÉTIERS SCIENTIFIQUES ? 

3 février 2023

• École

Au cours des dernières décennies, on a pu constater une progression dans l’orientation des filles vers les filières scientifiques. Les mentalités ont évolué, le rôle des femmes au sein de la société a changé après des siècles où les sciences leur étaient quasiment interdites.
Cependant, le phénomène s’observe surtout au sein du lycée. Les schémas culturels, toujours prégnants, sont un frein pour le choix des études supérieures qui se porte davantage sur le soin ou le social.
Malgré un solide bagage scientifique, acquis durant les études secondaires, les filles boudent encore l’ingénierie, la technologie, les mathématiques, le numérique. Pourtant, ce sont des métiers innovants, inspirants et passionnants qui attendent les nouvelles générations. L’autocensure et le manque d’informations expliquent en majeure partie cette situation.

Où sont les femmes ?
Nous ne sommes plus dans une société qui leur demande d’avoir « des gestes pleins de charme », comme le clamait une célèbre chanson à la fin des années 70. L’environnement familial ne lutte pas suffisamment contre les stéréotypes, les préjugés ont la vie dure. C’est une construction sociale qui efface les femmes, peu à peu, du paysage scientifique. Tous les canaux d’information doivent se remettre en cause pour favoriser la parité professionnelle car ce sont uniquement des discours négatifs qui poussent les filles à se détourner de secteurs dans lesquels elles sont pourtant attendues. Les filles, renseignez-vous, allez au-devant, ne vous mettez pas de barrières ! Participez à tous les évènements qui vous sont proposés.

« RENSEIGNEZ-VOUS,  ALLEZ AU-DEVANT, NE VOUS METTEZ PAS DE BARRIÈRES ! PARTICIPEZ À TOUS LES  ÉVÈNEMENTS QUI VOUS SONT PROPOSÉS. »

Pourquoi les entreprises recherchent-elles des talents féminins ?
D’aucuns pensent que le genre n’a aucune importance, que la compétence prime. Au lycée, les filles obtiennent d’excellents résultats, la compétence est donc là. Ne reste plus qu’à faire un choix post-bac dans un secteur scientifique riche de promesses d’avenir.
Tout d’abord, la pénurie féminine conduit, dans ces secteurs, à élaborer des produits pensés et conçus par des hommes. Un exemple tout bête, que cite Amel Kefif, directrice d’une association qui oeuvre en faveur de la mixité : « Si vous dictez un message vocal à votre téléphone, il ne conjuguera pas vos propos au féminin. »
Par ailleurs, toutes les études sur le sujet s’accordent à conclure à de meilleures performances pour les entreprises dont les effectifs sont paritaires. À condition, bien sûr, que cela se vérifie à tous les niveaux hiérarchiques.

Comment se mobiliser ?
Il existe de très nombreuses associations qui accompagnent les filles dans leur parcours scientifique : Femmes et Sciences, Femmes ingénieurs, Femmes et mathématiques, Elles Bougent, etc. On les trouve en région où elles interviennent dans les établissements, les salons d’orientation. Les politiques évoluent également en ce sens.
Les réseaux d’orientation établissant un parcours sur mesure ont un niveau de connaissances qui favorise une formation en études supérieures scientifiques. Il faut les consulter en amont pour établir une trajectoire réfléchie

Les femmes sont-elles des hommes comme les autres ?
Elles sont différentes mais égales. De cette diversité d’approche, liée au genre, naîtra une véritable diversité de points de vue.
Les algorithmes, par exemple, programmés par les hommes en deviennent sexistes. Les banques d’images reproduisent les schémas traditionnels. Le numérique est en plein essor et manque cruellement de femmes pour rétablir un équilibre indispensable s’adressant à la moitié de l’humanité.
En matière médicale, longtemps, l’approche, concernant les médicaments, s’est faite exclusivement à partir de la physiologie masculine.
Les premiers airbags ont été conçus en s’appuyant sur la morphologie des hommes.
On pourrait citer quantité d’exemples de ce type, révélateurs de l’urgence à installer la mixité dans les filières scientifiques.
À l’inverse, peut-être faudrait-il favoriser l’insertion des hommes dans les carrières estampillées féminines !